À moins que vous ne viviez sous une roche, vous avez sans doute entendu parler du récent rapport publié par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCLAT) concernant les nouvelles directives de consommation à faible risque. En bref, le rapport recommande à la population de réduire sa consommation d’alcool à un maximum de deux verres par semaine. Selon le rapport, le risque d’une série d’affections, dont les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer, est faible à partir de deux verres par semaine, modéré entre trois et six verres, et de plus en plus élevé au-delà de six verres. Il s’agit d’un changement radical par rapport au plafond précédent de 15 verres par semaine pour les hommes et de 10 pour les femmes. 

Qu’est-ce que cela signifie pour la population et pour notre industrie ?

Tout d’abord, l’AMBC reste déterminée à promouvoir la modération, la consommation responsable et une industrie brassicole artisanale diversifiée, équitable et inclusive. Notre secteur a toujours mis l’accent sur la consommation responsable, dans la façon dont nous fixons les prix et faisons la promotion de nos produits, et dans la façon dont nous formons nos serveurs et gérons nos salles de dégustation. Notre passion est de produire la qualité plutôt que la quantité. Cet engagement ne change pas.

Ce qui pourrait changer, ce sont les politiques, les règles et les règlements qui régissent notre industrie. Aujourd’hui, le CCLAT demande de nouvelles étiquettes pour les “boissons standard”, mais où cela s’arrête-t-il? Dans 10 ou 15 ans, regarderons-nous l’année 2023 comme un point de bascule où des restrictions supplémentaires ont commencé à gruger dans les endroits, les temps et les manières dont l’alcool peut être emballé, vendu et servi au Canada?

Nous avons besoin de faits pour élargir notre compréhension et avoir un impact sur une politique publique saine.

Sur les 6 000 études évaluées par des pairs sur lesquelles les lignes directrices du rapport du CCLAT sont censées se fonder, seules 16 études systématiques ont été utilisées dans la modélisation mathématique. Comme le dit Dan Malleck, professeur à l’Université Brock, dans le Globe and Mail, “le CCLAT fonde sa recommandation sur une compréhension relativement étroite du fonctionnement de l’alcool.”

Il est encore temps de faire les choses correctement.

Malgré les récentes manchettes, les nouvelles recommandations de réduction de la consommation d’alcool ne sont pas une affaire réglée. C’est pourquoi nous nous sommes adressés à Santé Canada pour connaitre sa réponse au rapport du CCLAT et les délais prévus pour donner suite aux recommandations du rapport.

En partenariat avec les brasseurs canadiens de toutes tailles, nous continuons également à demander à Santé Canada qu’une étape critique manquante soit réalisée, à savoir un examen technique par les pairs. Nous demandons aussi que, dans les plus brefs délais, la recommandation relative à l’étiquetage des “boissons standard” soit rejetée, car elle est inutile et s’est avérée inefficace pour modifier le comportement des consommateurs.

En parlant d’exigences en matière d’étiquetage, nous suivons également de près un effort distinct mais connexe: le projet de loi d’initiative parlementaire S-254 du sénateur Patrick Brazeau. Actuellement en deuxième lecture au Sénat, ce projet de loi vise à modifier la Loi sur les aliments et drogues afin de rendre obligatoire l’apposition d’étiquettes de mise en garde sur toutes les boissons alcoolisées.

Entre-temps, sur un autre front important lié à la défense des intérêts, nous travaillons fort pour préparer la soumission pré-budgétaire fédérale de notre industrie, qui doit être présentée le 10 février. Basé sur les résultats d’une étude du MNP, le mémoire justifie la réforme des accises. Nous sommes en train d’élaborer un argumentaire pour donner à nos plus petites microbrasseries le plus grand allègement de l’accise et pour répartir les économies supplémentaires dans de nouvelles tranches d’imposition plus élevées sur le volume de HL afin d’aider à stimuler la croissance de l’emploi et l’investissement en capital. Mais d’abord, le gouvernement doit ouvrir des discussions sur la réforme des accises. Lorsque cela se produira, nous aurons de nombreuses occasions de fournir des informations supplémentaires et de faire des calculs.

Ces deux mois ont été bien remplis. 

Nous nous préparons également à donner le coup d’envoi de la Coupe des bières du Canada 2023 et je suis heureuse d’annoncer que Hillary Hoogsteen, que certains d’entre vous connaissent peut-être en tant que directrice du marketing et des communications de l’AMBC, assumera des responsabilités supplémentaires en tant que directrice de la compétition. Avec son leadership et son souci du détail, nous sommes entre de très bonnes mains. 

Je tiens également à remercier le comité exécutif et les membres du conseil d’administration de l’AMBC pour leurs conseils, leur leadership et leur soutien dans l’avancement de ces importants efforts de défense des intérêts. Leur contribution est inestimable.

Je me réjouis de continuer à travailler en collaboration avec mon conseil d’administration et nos partenaires pour renforcer notre industrie et améliorer tous les avantages sociaux, culturels et économiques positifs que nous apportons de manière responsable aux communautés locales à travers notre pays.

À votre santé, 

Christine

Executive Director, Canadian Craft Brewers Association