Alors que les feuilles changent de couleur et que l’air devient plus vif, c’est le moment de l’année où les étudiants retournent à l’école. Mais dans le monde du plaidoyer et de la politique, la rentrée scolaire ne concerne pas seulement les étudiants, c’est aussi un appel à éduquer nos élus et décideurs sur des questions cruciales pour l’industrie brassicole artisanale du Canada.
Tout d’abord, la question la plus pressante est d’obtenir un allégement des comptes d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC). Pendant la pandémie de COVID-19, le compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) a été une bouée de sauvetage pour de nombreuses entreprises, offrant un soutien financier lorsque cela était le plus nécessaire. La pandémie a posé des défis uniques pour les microbrasseries. Les ventes réduites en raison des confinements et de la fermeture des bars et des restaurants ont durement touché notre industrie. Nous avons besoin de plus de temps pour nous remettre.
En partenariat avec la FCEI, nous demandons aux décideurs de fournir un allégement des prêts CUEC pour les microbrasseries. Nous demandons que la date limite de remboursement soit prolongée jusqu’à la fin de 2025, ou au moins d’un an, tout en maintenant la partie pardonnable. Il s’agit de préserver des emplois et d’assurer la survie des brasseries artisanales locales.
Deuxièmement, la modernisation de la structure de la taxe d’accise est une bataille pour l’équité des brasseries. L’industrie brassicole artisanale au Canada a connu des succès partout dans le pays. C’est plus qu’une simple tendance, c’est un contributeur important à notre économie, offrant des opportunités d’emploi, stimulant le tourisme local, soutenant l’agriculture locale et mettant en valeur la créativité canadienne dans un verre. Cependant, les coûts d’exploitation élevés et les taux d’imposition élevés rendent de plus en plus difficile la rentabilité d’une brasserie.
Actuellement, la structure de la taxe d’accise ne va pas assez loin pour tenir compte des vastes différences de production et de distribution entre les microbrasseries et les sociétés multinationales. Cela crée un terrain de jeu inégal. Nous sommes en train de finaliser un rapport d’impact économique mis à jour avec MNP, qui proposera un système de taxe d’accise modernisé avec des taux échelonnés pour les niveaux de production annuelle plus faibles. Ces changements permettraient aux microbrasseries d’investir dans la croissance, générant ainsi des recettes fiscales supplémentaires au fil du temps. La modernisation de la taxe d’accise profite à tous, des microbrasseries à l’économie canadienne dans son ensemble. Il s’agit de créer une industrie équitable et équilibrée qui permet aux petites entreprises de prospérer.
Enfin, l’étiquetage responsable vise à promouvoir des choix éclairés. Dans un monde où les consommateurs recherchent la transparence, un étiquetage responsable de la santé sur la bière artisanale et des directives de consommation à faible risque basées sur des faits permet aux consommateurs de faire des choix éclairés concernant leur consommation d’alcool, favorisant ainsi une consommation responsable.
C’est pourquoi nous continuons de contester le rapport défectueux de la CCDUS recommandant aux Canadiens de ne pas consommer plus de deux boissons alcoolisées par semaine et nous prévoyons comparaître devant le Sénat pour contester le projet de loi S-254 visant à ajouter des étiquettes d’avertissement sur les emballages de bière. Promouvoir une consommation responsable n’est pas seulement une responsabilité sociale, c’est aussi une amélioration de la sécurité des consommateurs et une réduction des méfaits liés à l’alcool dans nos communautés.
Un appel collectif à l’action. L’industrie brassicole artisanale du Canada a prouvé sa résilience et son importance pour notre économie, notre culture et nos communautés locales. Alors que nous retournons “à l’école” dans le domaine du plaidoyer, unissons-nous pour éduquer nos élus sur ces questions importantes. Ensemble, nous pouvons créer un avenir plus radieux pour le brassage artisanal, favorisant l’équité, la responsabilité et la durabilité. Il est temps que nos décideurs lèvent leur verre au brassage artisanal et disent “à la vôtre” au progrès.
À votre santé,
Christine Comeau
Directrice exécutive,
CCBA-AMBC